Voilà, c'est fait, vous connaissez toute l'intimité d'une
DVD-Cam, place maintenant à l'après prises de vues, c'est
à dire le montage. Certes vous n'êtes pas obligé de monter vos
films, d'ailleurs Sony dans sa pub nous dis bien en gros, "
vous filmez, vous mettez dans votre lecteur DVD de salon et toute la
famille profite tout de suite des images". C'est vrai, il n'ont
pas tort, même si comme on l'a vu au cours de l'autopsie, il faut
passer par une phase de finalisation du DVD, qu'il soit R ou RW,
mais c'est toujours moins long que le rembobinage d'une K7 DV.
Quoiqu'il en soit, vous voilà avec votre mini DVD rempli
d'images, reste plus qu'a en tirer profit en faisant un beau petit
montage. Je ne détaillerai pas le montage via les
possibilité du caméscope, mais uniquement le montage via logiciel
si j'en ai le temps.
Bon, déjà, premier problème, je dispose
de la DCR-DVD91E, et comme c'est le bas de gamme pas de prise USB2, donc
lecteur et/ou graveur de DVD obligatoire. Bon, en DV aussi il faut quelque
chose de particulier, c'est la fameuse prise firewire, IEEE1394,
iLink ou encore communément appelée, prise DV. Mais de nos jours,
presque toutes les cartes mère en sont pourvue, mais attention aux
débits annoncé sur certaines cartes mère d'entrée de gamme sans
parlé de la compatibilité...
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A
gauche, 1394a-2000, ou mini DV, à droite 1394a-1995.
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Prise DV
sur caméscope.
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Soit. J'ai commandé un graveur DVD, et pas de
problème, il lit très bien les mini
DVD ( 8 cm ). Je dis ça parce que sur un Samsung, le mini DVD n'était tout simplement pas
reconnu, et il n'y avait pas de disque d'inséré pour le lecteur.
J'insère la fameuse
galette dans le lecteur DVD et via l'explorateur de fichiers j'ai
mes fameux fichier *.vob, *.ifo et *.bup et un simple copier/coller
et les fichiers se retrouvent sur le disques dur. Waaahouuu, c'est
simple et rapide !!!!
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Listing des
fichiers se trouvant sur le mini DVD.
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Eh bien non, ce n'est
pas tout. D'accord vos fichiers sont lisible avec un logiciel de
lecture de DVD, mais, dans l'exemple ci-dessus, les 4 fichiers *.vob
qui nous intéressent, représente en fait 62 séquences distinctes,
c'est-à-dire 62 fois enregistre/stop. Conclusion, en plus d'une compression
d'image, il s'embête pas à crée un fichier *.vob pour chaque
séquences, mais fait des " paquets ". Dans le
vts_01_1.vob il y a 2 séquences, dans le vts_02_1.vob il y en a 15,
dans le vts_03_1.vob il y en a 2 et dans le dernier, le vts_04_1.vob
il y a 43 séquences. Il
vous faut donc pour " de-rusher " utiliser un
logiciel qui va " spilter " les fichiers *.vob, Rippack
v3 beta16 rempli ce rôle à merveille. Vivement conseillé et
pour la suite aussi. Donc un peu plus de temps à la soit dite rapidité. Sinon
retrouvez le guide
pas à pas de B.HELLER.
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Listing des
fichiers après les avoirs spliter.
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Mais au fait, c'est
quoi un fichier *.vob ?
VOB est en fait l'abréviation
de Video OBject. Un fichier VOB a pour particularité de contenir
plusieurs flux, en général 1 flux vidéo au format mpeg2 ou *.m2v,
1 flux audio au format AC3 ( il peut y avoir plusieurs flux audio,
notamment si le film comporte plusieurs langues ) et quelques fois
un flux pour les sous-titres. C'est pour ça que pour être
exploité, les fichiers *.vob doivent passer par une phase de
" démultiplexage ", phase qui va séparer les
fichiers vidéo des fichiers audio.
Il y a une solution
"à l'arrache" qui consiste à renommer son fichier *.vob
directement en *.mpeg, mais comme vu ci-dessus, le fichier peux
contenir plusieurs flux audio, et en renommant directement, vous ne
pourrez pas choisir le flux qui vous intéresse.
A ce stade, après
avoir de-multiplexer vos fichiers *.vob, votre flux vidéo mpeg2 n'a
pas encore subit de compression/décompression par rapport à son
format d'enregistrement. Vous avez donc votre fichier mpeg2 qui
n'attend que vous pour s'exprimer, mais à sa façon, parce que vous
ferez selon SES normes à lui et pas seulement selon votre imagination.
Ben pourquoi...?
Pourquoi ? C'est très
simple... mais un peu long.
Une image d'une vidéo
non compressée occupe une taille d'environ 1 Mo. Afin d'obtenir une
vidéo paraissant fluide il est nécessaire d'avoir une fréquence
d'au moins 25 ou 30 images par seconde, ce qui produit un flux de
données d'environ 30 Mo/s, soit plus de 1.5 Go par minute. Il est
évident que ce type de débit est peu compatible avec les espaces
de stockage des ordinateurs personnels ni même avec les connexions
réseau de particuliers ou de petites ou moyennes entreprises.
Ainsi, afin de
pallier cette difficulté, il est possible de recourir à des
algorithmes permettant de réduire significativement les flux de
données en compressant / décompressant les données vidéos. On
appelle ces algorithmes CoDec (pour COmpression /
DECompression).
Dans de nombreuses
séquences vidéos, de nombreuses scènes sont fixes ou bien
changent très peu, c'est ce que l'on nomme la redondance
temporelle.
Le groupe MPEG
( Moving Picture Expert Group ) a été établi en
1988 dans le but de développer des standards internationaux de
compression, décompression, traitement et codage d'image
animées et de données audio.
Il existe plusieurs
standards MPEG :
- le MPEG-1, développé en
1988, est un standard pour la compression des données vidéos
et des canaux audio associés (jusqu'à 2 canaux pour une écoute
stéréo). Il permet le stockage de vidéos à un débit de
1.5Mbps dans une qualité proche des cassettes VHS sur un
support CD appelé VCD (Vidéo CD).
- le MPEG-2, un standard dédié
originalement à la télévision numérique (HDTV)
offrant une qualité élevé à un débit pouvant aller jusqu'à
40 Mbps, et 5 canaux audio surround. Le MPEG-2 permet de plus
une identification et une protection contre le piratage. Il
s'agit du format utilisé par les DVD vidéos.
- le MPEG-4, un standard
destiné à permettre le codage de données multimédia sous
formes d'objets numériques, afin d'obtenir une plus grande
interactivité, ce qui rend son usage particulièrement adapté
au Web et aux périphériques mobiles.
- le MPEG-7, un standard
visant à fournir une représentation standard des données
audio et visuelles afin de rendre possible la recherche
d'information dans de tels flux de données. Ce standard est
ainsi également intitulé Multimedia Content Description
Interface.
- le MPEG-21, en cours d'élaboration,
dont le but est de fournir un cadre de travail (en anglais framework)
pour l'ensemble des acteurs du numériques (producteurs,
consommateurs, ...) afin de standardiser la gestion de ces
contenus, les droits d'accès, les droits d'auteurs, ...
Le MPEG-1 permet
d'encoder une vidéo grâce à plusieurs techniques :
- Intra coded frames (Frames I,
correspondant à un codage interne): les images sont codées
séparément sans faire référence aux images précédentes.
- Predictive coded frames (frames P
ou codage prédictif): les images sont décrites par différence
avec les images précédentes.
- Bidirectionally predictive coded
frames (Frames B): les images sont décrites par différence
avec l'image précédente et l'image suivante.
Les frames I
Ces images sont codées
uniquement en utilisant le codage JPEG,
sans se soucier des images qui l'entourent. De telles images sont nécessaires
dans une vidéo MPEG car ce sont elles qui assurent la cohésion de
l'image (puisque les autres sont décrites par rapport aux images
qui les entourent), elles sont utiles notamment pour les flux vidéo
qui peuvent être pris en cours de route (télévision), et sont
indispensables en cas d'erreur dans la réception. Il y en a donc
une ou deux par seconde dans une vidéo MPEG.
Les frames P
Ces images sont définies
par différence par rapport à l'image précédente. L'encodeur
recherche les différences de l'image par rapport à la précédente
et définit des blocs, appelés macro blocs (16x16 pixels) qui se
superposeront à l'image précédente.
L'algorithme
compare les deux images bloc par bloc et à partir d'un certain
seuil de différence, il considère le bloc de l'image précédente
différent de celui de l'image en cours et lui applique une
compression JPEG.
C'est la recherche
des macro blocs qui déterminera la vitesse de l'encodage, car plus
l'algorithme cherche des "bons" blocs, plus il perd de
temps...
Par rapport aux frames-I (compressant directement), les frames-P
demandent d'avoir toujours en mémoire l'image précédente.
Les frames B
De la même façon
que les frames P, les frames B sont travaillées par différences
par rapport à une image de référence, sauf que dans le cas des
frames B cette différence peut s'effectuer soit sur la précédente
(comme dans les cas des frames P) soit sur la suivante, ce qui donne
une meilleure compression, mais induit un retard (puisqu'il faut
connaître l'image suivante) et oblige à garder en mémoire trois
images (la précédente, l'actuelle et la suivante).
Afin d'optimiser le
codage MPEG, les séquences d'images sont dans la pratique codées
suivant une suite d'images I, B, et P (D étant comme on l'a dit réservé
à l'avance rapide) dont l'ordre a été déterminé expérimentalement.
La séquence type appelée GOP (Group Of Pictures ou
en français groupes d'images) est la suivante:
I - B - B - P - B - B - P - B - B - P - B - B - I
Une image I est donc insérée toutes les 12 frames.
Donc, ce qu'il faut retenir dans
notre cas d'un caméscope enregistrant en mpeg2, c'est qu'il y aura
une image clé toutes les douze images, alors qu'en comparant au DV,
toujours à 25 images/secondes, lui possède 25 images clé, elles
sont toutes " différente " et non extrapolé via
arithmétique informatique, bref, le codec mpeg2 IBP. Voilà, petit
cours de mpeg2 terminé, et ça va nous servir lors des opérations
de montage.
Il ne faut pas oublier que le
format mpeg2 ne se prête pas au montage, mais uniquement à la
diffusion sur DVD. Si votre but est de monter un maximum de
séquences, fuyez les DVD-Cam.
Je ne dit pas que
c'est impossible, mais vous aurez beaucoup moins de possibilité de
transitions et de précision en faisant du montage en mpeg2 qu'en DV.
Le calage d'une bande son sur une action précise sera assez... hasardeuse.
En gros, votre montage sera à la 1/2 seconde près au lieu du
1/25éme avec le DV.
Eh, attends, tu
dit n'importe quoi, les DVD du commerce aussi c'est des fichiers *.vob
avec des fichiers mpeg à l'intérieur !
Oui et non. C'est
vrai que les fichiers *.vob d'un DVD contiennent des flux vidéo
codé en mpeg2 mais le mpeg2, ici, sert de diffusion et non de
source pour un éventuel montage. Les films ont été tournés avec
des caméras dépassant la dizaine de milliers d' euros...
Et il y a la notion de débit à prendre en compte, vous savez, le
fameux bitrate ou encore VBR pour Variable BitRate. Le débit
théorique maximal du mpeg2 et d'environ 10.4Mbit/s, mais en
pratique ça tourne plutôt autour de 7 Mbit/s. Pour information, le
débit du DV et d'environ 25 Mbit/s. Donc dans notre cas du DVD du
commerce, la diffusion se fait en mpeg2, alors que la prise de vue
à été faite en 35mm, DV pro, DV... Le film n'a subit qu'une seule
compression, celle pour la diffusion.
Mais pour mon
montage, c'est quand même bon, puisque la compression crée ces
fameuses images B et P en extrapolant des images I, je me retrouve
quand même avec mes 25 images/seconde ?!
Oui, exact, mais il
ne faut pas oublier notre fameux GOP (Group Of Pictures). C'est lui qui ordonnera tel un
dictateur ou sera coupé le film, parce qu'un mpeg ne se coupe pas
n'importe où. En effet, un GOP peut être ouvert ou fermé. Dans un
GOP fermé, la dernière image B n'a pas besoin de l'image I du
groupe suivant pour être décodée et le flux peut être coupé à
la fin de ce GOP. Dans le cas d'un GOP ouvert, vous serez tributaire
du GOP ( bloc de 12 images ), et c'est pour cela qu'il est difficile
de monter correctement un film en mpeg2 grand public.
Mais alors... j'en fait rien
de mon film ?
Si, car le montage n'est pas
impossible, il est juste beaucoup plus hasardeux et comme au final
pour être visionner il devra être re-compresser, la qualité sera
encore moindre qu'à la base. Eh oui, re-compresser quelques chose
qui a été compresser puis décompresser dégrade forcément la
qualité. Pour le montage, des solutions qui limite la
décompression avant de travailler le fichier mpeg2 existe, tel Womble
MPEG Video Wizard, il te permet de retravailler tes fichiers
*.vob sans les décompresser, sauf dans le cas de rajout de
transitions, audio, titres... mais il ne transforme que les parties
modifiées du fichier.
Voilà, maintenant il ne vous reste
plus qu'à apprivoisez la bête et à domptez le mpeg2 si
mystérieux à vos yeux.
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